Les « colombiers » étaient le symbole du pouvoir avant la révolution. Ils furent le symbole des libertés acquises après le 4 août 1789.
Sur la carte agricole de l’ancien régime, on constate que le nombre et la répartition des colombiers dépendent de la culture du blé. Ils sont nombreux en Normandie, en Ile de France, Beauce et Limagne. La ville d’Ennezat possède encore une trentaine de colombiers de toutes sortes, il suffit de lever la tête pour les voir.
Ils sont tous intégrés aux bâtiments des anciennes fermes sauf un, bâti en colombage et sur pied en chêne séparé du corps de ferme. Sous l’ancien régime, seuls les seigneurs haut justiciers possédaient ce genre de pigeonniers. Situé rue du colombier il est classé au titre des monuments historiques et il est le symbole de notre ville d’Ennezat. Aujourd’hui on assiste à un exode des pigeons vers les villes pour cause de nourriture facile.
Le patrimoine de la commune d’Ennezat est riche et varié. Si la collégiale St Victor et Sainte couronne est le monument le plus connu et le plus visité, le pigeonnier de la rue du colombier est le plus photographié. Son propriétaire Yves Marmoiton a entrepris des travaux de restauration complète de la toiture qu’il a confiés à l’entreprise Portalinha Dos Santos. Ayant déjà refait les couvertures de la grange et de la maison d’habitation du corps de ferme, celle-ci était qualifiée pour mener à bien ce travail compliqué.
Le maire adjoint chargé de l’urbanisme Jean Paul Faure, a félicité et remercié le propriétaire pour la remise en état de ce joyau du patrimoine d’Ennezat, soulignant que la mairie a apporté son soutien pour la discussion avec la DRAC sur le choix des matériaux.
Seuls les nobles hauts justiciables de l’ancien régime pouvaient posséder un pigeonnier à pieds séparés du logis principal. Construit au XVIIe siècle par la famille de Chacaton, la taille du pigeonnier était proportionnelle à la richesse de ses propriétaires. Cette famille, originaire de la région de Montmaraut dans l’Allier possédait de nombreuses métairies en Bourbonnais et plusieurs fermes en Limagne, dont celle de M. Marmoiton. Les Chacaton connurent leur apogée au XIXe siècle jusqu’à ce que les trois fils engagés à la guerre de 1914 périssent au chemin des dames. En 1939 leur château de Chermont a brulé entièrement et, à partir de 1950, tous leurs biens furent vendus et les parents d’ Yves Marmoiton firent l’achat de la ferme d’Ennezat en 1956.
Après la révolution, le privilège de colombier fut aboli et chacun put avoir son pigeonnier. Les pigeons représentaient une nourriture abondante et bon marché. La fiente appelé aussi colombine était un engrais recherché et précieux pour les paysans.
Les colombiers sont nombreux dans les régions où l’on produit du blé. En Limagne, 41 sont aujourd’hui répertoriés et classés. Peu sont en aussi bon état que celui de M. Marmoiton.
Le pigeonnier de la rue du Colombier est un témoin du passé, il est un morceau de notre pays. Parfaitement restauré, il sera transmis aux générations futures qui à leur tour en prendront soin.
Depuis quand le village s’est il doté d’une bibliothèque ?
Au début du XXe siècle, les prêts de livres sont faits aux enfants bien sûr mais aussi aux adultes dans le cadre d’une bibliothèque scolaire et municipale ; le titre des livres permet de noter qu’il ne s’agit pas seulement de livres « pour le plaisir » mais également de livres « pratiques » pour la population, technique des herbages, alimentation du bétail….
Le 15 février 1935, le conseil municipal vote une subvention de 100 F pour la création d’une bibliothèque municipale, où était-elle située ? Etait-elle très fréquentée ?
La bibliothèque paroissiale
La lecture publique à Ennezat a continué par la bibliothèque paroissiale. Elle a d’abord été située à hauteur du 42 rue de la république, puis au premier étage de la salle des fêtes. Son rattachement était auprès des autorités religieuses locales et le choix des livres en était respectueux. Deux à trois bénévoles accueillaient les lecteurs. Les livres étaient prêtés contre une participation symbolique qui servait ensuite à l’achat d’autres livres. Quelques dizaines de lecteurs la fréquentaient, essentiellement des femmes et des enfants.
L’association nationale « Bibliothèques pour
tous » créée en 1936 est l’héritière des bibliothèques paroissiales.
La bibliothèque pour tous
Jeanine Arcoutel, bénévole à la bibliothèque paroissiale d’Ennezat, est devenue logiquement bénévole à « Bibliothèque pour tous » d’Ennezat, créée fin des années 60 : après une formation interne à « Bibliothèque pour tous », elle en a été responsable.
« Bibliothèque pour tous » d’Ennezat a débuté dans les locaux de la salle des fêtes. Cette bibliothèque a été transférée rue de la Fontaine en 1987. De trois à cinq bénévoles accueillaient les lecteurs qui versaient une cotisation chaque année à l’inscription et une somme modique à chaque prêt de livres. La mairie donnait également une subvention annuelle. Les livres choisis et achetés par les bénévoles étaient très diversifiés : romans, romans policiers, documentaires, BD et livres pour la jeunesse.
La fréquentation des lecteurs représentait deux à trois cents personnes. Les jours d’ouverture étaient le mercredi et le samedi de 14 h 30 à 16 h 30.
La bibliothèque d’Ennezat
A la création de la Communauté de Communes Limagne d’Ennezat en 2015, toujours située dans les locaux de la rue de la Fontaine, la bibliothèque a quitté la structure de « Bibliothèque pour tous » et a rejoint un réseau de treize bibliothèques animé par une équipe de la Communauté de Communes Limagne d’Ennezat.
Elle a été transférée rue des Tilleuls en mai 2015.
Le prêt des livres, DVD est gratuit. Les livres sont choisis par les animateurs du réseau et sont très diversifiés. Un système d’échanges a été créé entre bibliothèques. Trois jours d’ouverture : mercredi et samedi de 14 h 30 à 16 h 30 et le vendredi de 17 h 30 à 19h. La gestion des inscriptions et des prêts a été complètement informatisée. Cinq bénévoles dont une référente accueillent les lecteurs qui représentent environ cinq cents personnes.
La médiathèque d’Ennezat
A la création de la communauté d’agglomération Riom Limagne et Volcans (RLV) en 2017, la bibliothèque est devenue médiathèque. Elle fait partie du réseau de toutes les médiathèques de RLV dont l’animation a été confiée à une équipe basée à Riom. Le fonctionnement est identique à celui de la bibliothèque du réseau la Communauté de Communes Limagne d’Ennezat.
Ce sont toujours les mêmes bénévoles qui accueillent les lecteurs dont le nombre dépasse les six cents personnes.
L’approvisionnement en eau est vital. Ennezat a été habité dès l’époque gallo-romaine comme en témoigne un aqueduc bâti en pierre et recouvert de dalles en arkose, construit à 2 mètres de profondeur pour alimenter une fontaine en périphérie du village. Il captait une source distante d’environ 1 km.
Aujourd’hui, c’est la fontaine du Château, fontaine à niveau constant, qui est alimentée par cet aqueduc. Elle se trouve dans une impasse donnant dans la rue du Colombier.
Les puits
Au XVIIIe siècle chaque ferme possède un ou plusieurs puits. Celle qui n’en a pas doit utiliser les fontaines et abreuvoirs publics tels le bac des bœufs dans le quartier de la Fontaine, l’abreuvoir des neuf pierres (derrière le petit clocher) et celui près de l’église.
La fontaine de la ville
Au début du XIXème siècle, le village compte 2 fontaines, celle de la ville et celle du château, ainsi que 2 lavoirs. En cas de litige, les habitants sont vite pénalisés : c’est ce qui s’est passé dans le quartier de la fontaine. La fontaine a été rebâtie vers 1840 en pierres de Volvic grâce à l’aide financière de la princesse Adélaïde, sœur du roi Louis Philippe qui habitait le château de Randan. En 1880, la conduite qui passait dans la ferme d’en face s’écrase, il n’y a plus d’eau. Il faut réparer, mais pour cela, il faut passer dans la grange du voisin qui refuse son accord. Ce n’est qu’en 1904, après avoir porté l’affaire au tribunal que la fontaine est réparée. Pendant ce temps, les gens du quartier ont dû aller chercher leur eau plus loin.
A côté de cette fontaine il y avait le bac des bœufs et un lavoir où les femmes lavaient leur linge. Tous deux étaient alimentés par une source distante d’un kilomètre : la fontaine de Nogent.
L’oratoire de Notre Dame de Bon Secours se trouve sur l’emplacement de ce lavoir. Une statuette polychrome représentant la vierge portant l’enfant occupe une niche grillagée. La colonne est composée d’éléments hétéroclites : un chapiteau de pierre claire, sculpté de feuilles d’acanthes, un fût cylindrique gravé, et un socle d’andésite finement sculpté.
Délibérations du Conseil municipal : – le 12 février 1810 : construction d’une fontaine à Ennezat. Le lieu n’est pas précisé.
Grange « de chez Germain » rue de Nogeant, la plus curieuse
Remarquable par ses dimensions et la hauteur de sa toiture, il existe peu de granges en France bâties sur ce modèle.
Cette grange a été construite en 1870 par un officier de cavalerie pour en faire un manège. Elle fait 16 m de large et 30m de long. Le propriétaire nous autorise à pénétrer à l’intérieur, alors profitons-en ! Elle ressemble, vue de l’intérieur à une coque de bateau renversée, sans aucun pilier intérieur, pour permettre l’évolution des chevaux. C’était du lamellé-collé avant l’heure avec des planches de peupliers non traitées de 2 m de long sur 3 cm d’épaisseur toutes serrées les unes sur les autres en partant du sol d’un côté jusqu’au sol de l’autre côté.
Quelques travaux ont été nécessaires il y a environ 60 ans : la toiture a été refaite et il a fallu mettre des renforts car la dimension des arches était un peu juste et il y avait des endroits qui pliaient ; pour tenir les murs qui commençaient à s’écarter il a fallu poser un tyran sur le côté et ça n’a plus bougé depuis. Les murs, qui ont 150 ans, sont en chaux qui provenait de Joze, c’est un matériau très doux, très souple aussi, qui ne casse pas ; c’est le matériau idéal pour construire un bâtiment antisismique.
Mais qui était ce cavalier ? Le recensement de 1872 nous apprend que Antoine-Gabriel-Alphonse Georges de Fredeville habite à cette adresse ; il est alors le juge de paix du village. Il n’habitera plus cette commune lors du recensement suivant. Il est né à Montaigut en Combrailles en 1819 où son père était maire. Son épouse est originaire de Charbonnières les Vieilles, elle s’appelait Marie Cécile Parrot.
Des granges qui servent encore
De nombreuses autres granges sont encore visibles dans le village rappelant son caractère agricole ; soit on continue à y entreposer du matériel, plus contemporain, soit elles ont été transformées en habitation, offrant à leurs propriétaires de beaux volumes. La dimension des toits peut laisser imaginer la taille des fermes de l’époque
Qui dit Granges dit Fermes
Au début du XXe siècle il y a une centaine de fermes dans le village et une vingtaine à l’extérieur. Certaines sont si exiguës qu’un cheval attelé à un tombereau ne peut pas y entrer mais d’autres s’agrandissent et sont toujours soit en activité, soit ont été transformées en habitation.
Ecoutons l’histoire de la ferme Germain : « Dans la même cour regardez le corps de bâtiment avec le pigeonnier au milieu, le porche dessous et deux bâtiments identiques de chaque côté ; celui de gauche a été réhabilité, celui de droite n’a pas été réhabilité à l’extérieur mais à l’intérieur seulement. Ces bâtiments datent du début du XIXe siècle. C’est Joseph Germain qui a acheté cette ferme dans les années 1880, un paysan qui possédait une belle propriété, il a été le secrétaire du premier syndicat agricole d’Ennezat en 1912. En 1950, son fils François Germain exploitait une trentaine d’hectares en propriété, ce qui était considérable à l’époque mais sur 90 parcelles, c’était le résultat du morcellement de chaque propriété suite à la suppression du droit d’aînesse. Chez nous dans la plaine, ce ne fut pas chaque propriété mais chaque parcelle qui a été partagée. Le premier remembrement qui a duré deux ans date de 1952, le maire à cette date était Lucien Faure, il a eu beaucoup à faire et a eu du mal à travailler ses terres cette année-là tant les paysans le dérangeaient, le deuxième remembrement arriva en 1972, et le troisième en 1990″.
Gabriel BASSIN, médecin, maire et conseiller général
Originaire de Lussat, c’est le village d’Ennezat qu’il choisira pour exercer sa profession de médecin ; il consacrera toute sa vie au service du village comme médecin d’abord, puis en tant que conseiller général et maire.
Claude REDON,magistrat et député
C’est en 1748 qu’il nait à Ennezat, est-ce un hasard ? Comme l’a écrit un de ses petits neveux. Son père était bourgeois et fermier de la Vicomté d’Ennezat, sa mère originaire de Riom et c’est dans cette ville qu’il fera ses études, chez les oratoriens, et qu’il fera toute sa carrière d’abord comme avocat, échevin, député.
ROLLET DESMARETS, une empreinte dans le maraisd’Ennezat
Descendant d’une grande famille riomoise, Rollet Desmarets, d’abord exécutant du duc de Bouillon au milieu du XVIIIe siècle, deviendra propriétaire de terres du marais d’Ennezat, que ses descendants auront à cœur de valoriser sur un fond de conflit avec les habitants d’Ennezat au sujet des terres du marais.
les PERSAT, Maurice et Victor, soldats et aventuriers
Nous sommes en 1785, le père, Antoine, originaire de la région de Lezoux, arrive à Ennezat fortune faite à Saint-Domingue. Après la Révolution il deviendra un agent communal du canton. Ce sont ses fils qui vont faire l’histoire de cette famille. 3 seront soldats de Napoléon, Pierre sera tué à Eylau en 1807 ; Victor, soit le froid de la campagne de Russie, soit la blessure reçue à la tête à cette occasion, battra la campagne française en racontant à qui voudra l’entendre qu’il est Louis XVII avant d’être interné à Charenton où il finira ses jours. Quant à Maurice, brillant capitaine de l’armée napoléonienne, il sera incapable de revenir à la vie civile après la mort de son Héros ; il continuera à aller prêter main forte « partout où la liberté sera menacée : Amérique latine, Grèce, Italie, Afrique du Nord… ». « J’ai toujours été, depuis la mort de l’Empereur, le sujet de la Liberté » écrit-il dans ses mémoires.
Fernand FRADETAL, l’instituteur
L’école du village porte le nom de ce « Hussard de la République » terme utilisé par Charles Péguy pour parler des instituteurs issus de l’école normale, mort sur le champ de bataille en juillet 1918 à l’âge de 32 ans.
Jean SEGUIN, le missionnaire infatigable
Vivre 40 années au-delà du
cercle polaire, loin de toute civilisation et dans une nature rude, voire
hostile, il fallait être paysan et auvergnat, rustique et dur au mal, pour
s’acclimater et tenir dans ces conditions.
Marcel EMMERY, le pilote intrépide
Il a certainement réalisé son rêve : voler, mais la grande guerre venait elle aussi de débuter… et elle lui brisera les ailes.
Jean-Ossaye MOMBUR, sculpteur et prix de Rome
Comme son frère ainé, qui se prénomme aussi Jean, il commencera des études de dessin à Clermont-Ferrand, mais il ira rapidement à Paris pour parfaire sa formation et pour se donner entièrement à son art. il obtiendra le 2ème grand prix de Rome puis il installera son atelier à Vichy, ville d’eau très célèbre à cette époque.
Lucien FAURE, un maire progressiste
C’est à son mariage seulement qu’il s’installe à Ennezat ; il aimait tout ce qui allait dans le sens du progrès et quand il est élu maire, il entraîne la communauté paysanne dans ce sillage.
Anonymes
Une famille juive, les grands parents avec 3 petits enfants, a été cachée et aidée par quelques villageois lors de son séjour à Ennezat pendant la deuxième guerre mondiale.
Les prémices de la voirie communale réclamée par les cahiers de doléances de 1789, remontent à 1793. Une loi votée cette année-là crée la voirie vicinale.
Témoignage de M. Rollet concernant le réseau des chemins à Ennezat avant la révolution : « La situation de cette localité était tellement fâcheuse et les eaux si abondantes en toutes saisons, principalement dans les parties qui étaient à l’usage des habitants de Riom et de Clerlande, où la terre était submergée, que malgré le soin qu’on avait pris de construire, dans certaines parties, des chemins pavés avec les débris des murs de Ia ville d’Ennezat, il fallait pendant la plus grande partie de l’année, pour aller de cette ville à celle de Riom, passer, en se détournant du chemin ordinaire et en faisant une lieue de plus, par Clerlande et Villeneuve, parce que Ie pavé n’étant pas continu, il y avait des parties où le passage était impraticable« .
Le cadastre Napoléon
Mais c’est Napoléon qui définit par la loi du 02/11/1802 un cadastre-type, suivie par la loi du 28/02/1805 -acte de reconnaissance des chemins vicinaux- et il instituera le plan cadastral par la loi du 15/09/1807.
Au mois de décembre de l’année 1805, l’arpentage parcellaire pour le cadastre de la commune d’Ennezat est réalisé : 32 chemins sont répertoriés et dès lors l’entretien de ces chemins devient une priorité pour la commune tout au long du XIXe siècle, il suffit de parcourir les compte-rendus du conseil municipal pour s’en rendre compte.
La loi du 28 juillet 1824 donne aux préfets le pouvoir d’établir la situation des chemins vicinaux de chaque commune, ils fixent les dépenses à faire et les ressources à créer chaque année. A défaut de ressources suffisantes, les communes sont obligées de pourvoir aux travaux soit par deux journées de prestations applicables à chaque contribuable, soit par le rachat en argent de ces prestations selon des tarifs établis.
En 1836, la loi dite de Thiers-Montalivet crée deux catégories de chemins vicinaux elle permet aussi l’indemnisation des riverains en cas de création ou d’élargissement de chemins.
Création du service des chemins vicinaux
Pour mettre en œuvre la loi, les Conseils
Généraux créent à la fin de 1836 le service des chemins vicinaux avec à sa tête
un ingénieur en chef, dit agent-voyer en chef, placé sous l’autorité du préfet.
Le service vicinal est réorganisé le 18 mars 1865. A Ennezat, 2 chemins sont classés chemins d’intérêt commun (20 et 41) , 11 chemins vicinaux deviennent des chemins vicinaux ordinaires. 1 devient chemin vicinal de grande communication, c’est le chemin vicinal n°10.
L’augmentation des moyens financiers et humains (avec l’augmentation des jours obligatoires de travail) entraîne un fort développement de ce réseau, permettant dans la deuxième moitié du XIXe siècle une réduction considérable des temps de transports, et par la-même une augmentation de l’exode rural.
Les chemins départementaux apparaissent en 1938 regroupant les anciennes routes départementales, les chemins de grande communication et d’intérêt commun. Le 15 octobre 1940, les services vicinaux sont fusionnés avec le service des Ponts-et-Chaussées.
L’éducation est un enjeu important de la Révolution mais à Ennezat une instruction était dispensée, depuis longtemps, par les chanoines pour les garçons et par les religieuses pour les filles à partir de 1683 ; les lieux d’étude étaient certainement l’église pour les garçons et l’hospice (où les religieuses soulageaient les malades) pour les filles ?
L’instruction devient obligatoire au cours du XIXe siècle
La Révolution ordonne à chaque municipalité de nommer des instituteurs et de fournir un local pour l’instruction. Nous n’avons pas d’informations précises sur les locaux utilisés jusqu’en 1842, date à laquelle un local est loué dans le quartier du château pour les garçons.
Pour les filles, à la même époque, des locaux sont loués rue de la Fontaine par Mlle Duclos. Les religieuses, sœurs de la Miséricorde de Billom avaient, jusqu’en 1973, occupé la maison dite « des soeurs » où elles se consacraient aux œuvres de charité et à l’éducation des jeunes filles.
En 1859, le curé Faye demande au conseil municipal l’autorisation de construire à cet endroit un établissement destiné à loger des religieuses où elles ouvrent une école de filles en 1860.
Le petit clocher
En 1856 un projet de maison d’école est lancé. Le conseil municipal refuse le premier choix, le Pré Madame, qui sert de foirail aux cochons et rapporte un peu d’argent. En 1860, le conseil municipal décide la construction de l’école. Elle sera construite à l’emplacement des jardins au centre du village, car cet édifice, ayant façade sur la grand-rue, contribuera à embellir la ville.
Le conseil municipal propose de réemployer les 34 m3 de pierres de moellons provenant de la destruction en 1949 du mur collatéral sud de la collégiale pour construire la nouvelle école.
Le clocheton a été rajouté 10 ans après la construction de l’école.
En 1860, les enfants des 2 sexes sont reçus dans cette école. Mais 7 ans plus tard à la suite du décret sur la séparation des filles et des garçons, cette école est affectée aux garçons. Ils déménageront en 1900 pour la nouvelle école intégrée à la mairie.
Cette école sera récupérée aussitôt par les filles qui le conserveront jusqu’en 1960, d’où le nom d’école de filles encore inscrit sur le bâtiment.
Mairie – École – Justice de paix
En 1892, le conseil municipal cherche une solution à l’école des filles car la maison louée est vraiment vétuste et délabrée. La mairie n’est alors guère mieux lotie. La décision est elle prise en 1893 de construire un bâtiment neuf, place de la halle, comprenant 2 salles de classe au rez de chaussée, la mairie et la justice de paix au 1er étage et un appartement pour l’instituteur au 2ème étage. Les travaux sont terminés au 1er janvier 1899.
Cette école va devenir l’école des garçons jusqu’à la construction d’un nouvelle école Place E. Clémentel.
École de garçons, mairie, justice de paix. La séparation garçons/filles qui date de 1835, va durer jusqu’en 1960.
École libre et école publique à Ennezat
A la fin du XIXe siècle, il y a ainsi à Ennezat une école publique avec école de filles et école de garçons et une école de religieuses, située dans le quartier du château, qui prend aussi des pensionnaires. Une école enfantine laïque sera créée en 1905 et elle sera regroupée avec l’école des filles. Le conseil municipal refuse de fermer l’école des religieuses en 1904, lors de la séparation de l’Église et de l’État, et les religieuses vont très vite être remplacées par des institutrices dites « libres » et l’enseignement dispensé va perdurer jusqu’à la fermeture de l’école en septembre 1949.
En 1954, les locaux de l’école libre vont accueillir le Centre Ménager Rural, créé en 1942 à Entraigues, dont des locaux sont devenus trop exigus. Très vite, des travaux sont entrepris pour rénover, moderniser et agrandir le centre.
Le samedi 13 mai 2023 a eu lieu l’anniversaire des 80 ans du LEAP d’Ennezat, un livre a été édité à cette occasion.
L’avenir du centre s’opèrera avec le développement de la formation pour adultes, pour celles et ceux qui souhaiteraient se reconvertir dans les métiers du service à la personne.
L’école d’aujourd’hui
Il faut attendre décembre 1959 pour mettre en chantier un nouveau projet d’école, place Étienne Clémentel. A sa création, en 1960, le bâtiment était destiné à l’enseignement primaire. Lorsque l’école élémentaire s’est déplacée au début des années 80, rue du stade, c’est l’école maternelle qui s’est installée dans ces locaux pour ne plus les quitter depuis.
L’école élémentaire sera baptisée « Ecole Fernand Fradetal » en l’honneur de l’instituteur mort au champ d’honneur en 1918 à l’âge de 32 ans.
Inauguration de l’école maternelle Marie Duclos
A l’issue de travaux importants, agrandissement, rénovation, et embellissements aussi bien intérieurs qu’extérieurs, la « nouvelle école maternelle Marie Duclos» a été inaugurée le 24 juin 2023.
En cliquant sur le lien ci-dessous, vous trouverez le discours lu à cette occasion par Eléonore Petitalot
L‘étymologie des noms de lieux est souvent incertaine. Tel qui croirait avoir découvert l’origine du nom d’un terroir, serait bien surpris si un témoin du passé pouvait lui en donner la véritable provenance. Un lieu-dit qui paraît avoir un rapport avec la topographie, la nature du sol ou la végétation doit souvent son appellation au nom ou au sobriquet d’un particulier ou d’une famille qui a vécu à cet endroit.
Section ZS : Grand Marais – Chez Mandet – Grand Rollet – Le Marais
Section ZT : Champ de l’Ormeau – Champ du Pommier – La Garenne – Chez Canard – Champiaux – Viol de Riom-Ouest
Section ZV : Pré du Cheval – Grande Plaine – Les Barrioux – Grand Marais – Petit Rollet
Section ZW: Les Charmes – Prés Bas – Chemin du Mort – Les Littes – Les Pressares – La Plaine – Chez le Meunier
Section ZX : Vigne des Oiseaux – Champ des Cailloux – Vieilles vignes – Petit Terme – Terre des Moufles – La Font Chabeau – Le Pillon – Les Vignots – La Barre – Croix Tallin – Au Palais
L’emplacement de la ville d’Ennezat figure sur les cartes de Siméoni (XVe) et de Cassini (XVIIIe) mais il faut attendre le plan cadastral de 1814 dit « cadastre Napoléon » pour avoir une vision détaillée du village.
Plan d’assemblage du cadastre d’Ennezat et d’Entraigues (15 novembre 1814 par M. Ravel, géomètre du cadastre)
On reconnait les deux parties de la ville : à gauche Ennezat-le-Chastel autour de la collégiale ; à droite la Villeneuve avec ses rues qui se recoupent à angle droit
Détail d’une partie de la Villeneuve d’Ennezat
Une image qui n’est pas forcément connue : la prison. Nous n’avons pas d’information à son sujet, si ce n’est sa localisation à l’emplacement du petit clocher sur le cadastre Napoléon de 1814 . Elle possédait une horloge.