Détails « urbains »

Les plus anciens

Quelques détails peuvent nous interpeller au cours de nos promenades dans le village, par exemple, rue du Four, vous verrez un coin de façade comportant une gargouille et une sculpture de femme datée de 1771. C’était une ancienne ferme.

Façade sur laquelle sont situés ces 2 éléments,
Gargouille rue du four
Sculpture de femme datée de 1771 rue du Four
Sculpture de tête rue de la République

Quelques blasons rappellent que des personnalités ont habité le village

Les signes religieux sont présents dans le village.

Des dates témoignent du passé ancien du village

Entrée d’ancienne ferme

et plus contemporains…. du siècle dernier

Jean Baptiste LANORE




Il n’était pas seulement le forgeron du village,
il était aussi un artiste…

comme en attestent ses réalisations

Les portails, petits ou grands, étaient toujours agrémentés de feuilles ou de fleurs, il avait une préférence pour les roses
et aussi pour les roues de chars, normal compte tenu de la profession qu’il a exercée pendant toute sa vie.

Recettes de cuisine



Nos mères et grand-mères nous ont enseigné des recettes, faisons les partager…

Recette du rougail saucisses plat de la Réunion ROUGAIL SAUCISSES

La recette des croustilles transmise par D. Mosnier, il faut :

  • 4 oeufs
  • 4 grosses cuillères de sucre (environ 50 g)
  • 1 pot de crème épaisse (40 cl)
  • 400 g de farine environ
  • 1 pincée de sel

Battre les oeufs entiers avec le sucre et la pincée de sel.
Ajouter la crème puis mettre la farine de manière à avoir une pâte qui peut s’étendre.
Faire une abaisse de pâte d’environ 1/2 cm d’épaisseur.
Prendre un verre comme emporte pièce puis un dè au centre afin d’obtenir une couronne.
Mettre moitié d’eau dans un faitout, la faire bouillir.
Jeter les croustilles dans l’eau et les retirer lorsqu’elles remontent à la surface.
Les déposer sur un torchon afin de les faire sécher.
Puis les enfourner dans un four chaud.
Attendre qu’elles refroidissent et vous pouvez passer à la dégustation
et hum c’est bon !

La flognarde nous vient du Cantal par J. Lancelot, il faut :

  • 5 oeufs entiers
  • 100 g de sucre
  • 120 g de farine
  • 25 cl de lait

On mélange tous les ingrédients et on met au four à 180° pendant 30 à 35 mn.
Comment être sûr que le gâteau est cuit ?
Enfoncez une lame de couteau en son milieu, on n’a toujours pas trouvé meilleur test.

Le pounti, il faut :

1 – 150g de jambon d’auvergne, 150 g de lard, le vert de 5 feuilles de cardes, vous mixez le tout avec un oignon et du persil.
2 – battez 5 oeufs avec 20 cl de lait et 20 cl de crème fraiche, rajoutez 250 g de farine.
3 – mélangez 1 et 2
4 – beurrez un plat qui va au four, tapissez le fond du plat avec des pruneaux puis versez la préparation 3 dessus
5 – enfournez à 180° pendant 30 mn
préparez une salade verte et votre repas d’un soir est prêt.

Même pour un mariage aujourd’hui,
on ne pourrait plus manger tout ça !

Les moulins, les ponts

Les moulins

Au milieu du XIXe siècle, les meuniers sont nombreux sur la commune.

Au début du XXe siècle, Ennezat a encore trois moulins sur la rivière Ambène :
– A l’est, le moulin de Neuillat
– Au sud, le moulin du Bourrat (moulin Dérus)
– à l’ouest, le moulin de la Finias, toujours visible mais en ruine.
– et au sud, sur le Bédat, le moulin de la Garenne encore sur la commune d’Ennezat jusqu’au début du XXe siècle.
A la même époque, le village compte 2 fours banals, celui du château et celui de la ville.

entre Le moulin de la Finias entre 1985 et2022

Les ponts




L’entretien de la voirie communale, que ce soit les chemins, les fossés ou les ponts, a été la grande « affaire » du XIXe siècle.

Sur un compte rendu municipal de 1821, 6 ponts sont cités :
– le pont de Saignes entre Ennezat et Entraigues
– le pont de la Porte Neuve vers le marché aux planches allant d’Ennezat à Clermont
– le pont du Champ du Moulin neuf ou des combas (grand chemin de Riom à Maringues)
– le pont du Rivat allant de Maringues à Clermont
– le pont Abran allant à Chappes (délibération le 28.10.1821 pour sa reconstruction)
– le pont des Archères.

Et en 1824, les délibérations du conseil municipal citent 13 ponts qui semblent être, eux, à l’intérieur du village et qui ont besoin de réparations :
– le pont de la Fontaine du Château
– le pont de la Barre
– le pont des Préfariés
– le pont de la croix Lebra
– le pont de la Barre allant au petit ormeau
– le pont des Prébats
– le pont Alaré
– le pont qui est près le Pavet et au devant de chez la Borie (veuve Roussin)
– le pont du Bordèle
– le pont du fossé Cleret
– le pont des perches Mobet
– le pont vers la petite rivière et au devant de la terre de M. Gerzat
– le pont sur le chemin de Neuillat.
Devant le travail colossal de réfection des ponts, 3 sont abandonnés : le pont Alaré, le pont du fossé Cléret et celui du Pavet.

Toutefois, en 1838, il faudra construire 2 ponts sur la ligne redressée Riom/Maringues devenu le chemin vicinal n° 7, puis en 1850 un aqueduc sur le chemin d’Ennezat aux Martres-sur-Morge en 1850.

Plan d’un aqueduc à construire sur le chemin d’Ennezat aux Martres sur Morge en 1850

Au début du XXe siècle, il y a encore un projet de construction d’une passerelle sur la rivière « Ambène » et d’un pont sur la petite rivière – lieu dit le « Pont Pendu ».

Le pont des Meules (sortie d’Ennezat en direction de Riom)

Le presbytère

Avant la révolution, il y avait un chapitre de chanoines, un vicaire et des prieurs d’Augustins dont les membres remplaçaient le curé

Avant la révolution il n’y avait donc pas de presbytère à Ennezat ; dès 1795 les églises sont à nouveau ouvertes au culte et les prêtres reviennent dans les églises.
Un arrêté préfectoral de l’an 11 fait alors obligation aux communes de loger les prêtres.

En 1811, la commune demande que le terrain en face de l’église sur lequel se trouvent les ruines de l’ancien hospice, créé par les sœurs de Nevers en 1683, lui soit cédé afin de construire un presbytère. C’est certainement là que s’installe le prêtre d’alors car en 1821 il va réclamer une somme pour réparer « la maison des sœurs ».

Ce n’est qu’en 1832 que des démarches sont entreprises : vente de la terre des Charmes pour acheter ou construire un presbytère. En 1834, une opportunité se présente, M Allemand, avocat à Riom accepte d’échanger sa demeure -parcelles 355-356-357 et partie de 358- contre le four banal de la ville plus la valeur de la terre des Charmes….mais il faudra attendre 1836 pour que l’échange ait lieu. Le prêtre de l’époque s’y est il vraiment installé ? et pendant combien de temps avant d’emménager sur le site actuel ? En 1907 les communes ont la libre disposition des presbytères et celui de la commune est loué à l’abbé Charbonnier, cette même année un incendie se déclare au presbytère.

Jusqu’à la 1ère guerre mondiale, la paroisse abritait toujours un curé et un vicaire, signe d’une belle prospérité. En 2020, la paroisse d’Ennezat fait partie de la paroisse « Saint Michel en Limagne noire » regroupant 10 communes.


Quelques noms de curés et de vicaires ayant exercé dans la paroisse :
Curés : Michel Faye, André Fredet, Pierre Béal, Bonnet Attaix, Antoine Charbonnier
Vicaires : Gervais Muraton, Antoine Faucher, Jean Dubosclard, Marien Chansard, Sébastien Grimardier, Pierre Pécoil, Jean-Baptiste Marmoiton, Pierre Louis Déat, Gimbert Camin, Pierre Begon, Louis Salles
Sacristains : Amable Montagnon, Etienne Montagnon, Jean Bonnefond…

Les pigeonniers…

Les « colombiers » étaient le symbole du pouvoir avant la révolution. Ils furent le symbole des libertés acquises après le 4 août 1789.

Sur la carte agricole de l’ancien régime, on constate que le nombre et la répartition des colombiers dépendent de la culture du blé. Ils sont nombreux en Normandie, en Ile de France, Beauce et Limagne. La ville d’Ennezat possède encore une trentaine de colombiers de toutes sortes, il suffit de lever la tête pour les voir.

Ils sont tous intégrés aux bâtiments des anciennes fermes sauf un, bâti en colombage et sur pied en chêne séparé du corps de ferme. Sous l’ancien régime,  seuls les seigneurs haut justiciers possédaient ce genre de pigeonniers. Situé rue du colombier il est classé au titre des monuments historiques et il est le symbole de notre ville d’Ennezat. Aujourd’hui on assiste à un exode des pigeons vers les villes pour cause de nourriture facile.

LE COLOMBIER RAFRAICHIT SA COIFFURE
Article La Montagne 22.12.2022

Le patrimoine de la commune d’Ennezat est riche et varié. Si la collégiale St Victor et Sainte couronne est le monument le plus connu et le plus visité, le pigeonnier de la rue du colombier est le plus photographié. Son propriétaire Yves Marmoiton a entrepris des travaux de restauration complète de la toiture qu’il a confiés à l’entreprise Portalinha Dos Santos. Ayant déjà refait les couvertures de la grange et de la maison d’habitation du corps de ferme, celle-ci était qualifiée pour mener à bien ce travail compliqué.

Le maire adjoint chargé de l’urbanisme Jean Paul Faure, a félicité et remercié le propriétaire pour la remise en état de ce joyau du patrimoine d’Ennezat, soulignant que la mairie a apporté son soutien pour la discussion avec la DRAC sur le choix des matériaux.

Seuls les nobles hauts justiciables de l’ancien régime pouvaient posséder un pigeonnier à pieds séparés du logis principal. Construit au XVIIe siècle par la famille de Chacaton, la taille du pigeonnier était proportionnelle à la richesse de ses propriétaires. Cette famille, originaire de la région de Montmaraut dans l’Allier possédait de nombreuses métairies en Bourbonnais et plusieurs fermes en Limagne, dont celle de M. Marmoiton. Les Chacaton connurent leur apogée au XIXe siècle jusqu’à ce que les trois fils engagés à la guerre de 1914 périssent au chemin des dames. En 1939 leur château de Chermont a brulé entièrement et, à partir de 1950, tous leurs biens furent vendus et les parents d’ Yves Marmoiton firent l’achat de la ferme d’Ennezat en 1956.

Après la révolution, le privilège de colombier fut aboli et chacun put avoir son pigeonnier. Les pigeons représentaient une nourriture abondante et bon marché. La fiente appelé aussi colombine était un engrais recherché et précieux pour les paysans.

Les colombiers sont nombreux dans les régions où l’on produit du blé. En Limagne, 41 sont aujourd’hui répertoriés et classés. Peu sont en aussi bon état que celui de M. Marmoiton.

Le pigeonnier de la rue du Colombier est un témoin du passé, il est un morceau de notre pays. Parfaitement restauré, il sera transmis aux générations futures qui à leur tour en prendront soin.

La bibliothèque

Depuis quand le village s’est il doté d’une bibliothèque ?

En 1896, il était question d’acheter de nouveaux livres tout en déplorant le fait de ne pouvoir faire plus

Au début du XXe siècle, les prêts de livres sont faits aux enfants bien sûr mais aussi aux adultes dans le cadre d’une bibliothèque scolaire et municipale ; le titre des livres permet de noter qu’il ne s’agit pas seulement de livres « pour le plaisir » mais également de livres « pratiques » pour la population, technique des herbages, alimentation du bétail….

Livres très sérieux, lettres de Mme de Sévigné, les pensées de Pascal, théâtre de Corneille…
Technique des herbages, alimentation du bétail…

Le 15 février 1935, le conseil municipal vote une subvention de 100 F pour la création d’une bibliothèque municipale, où était-elle située ? Etait-elle très fréquentée ?

La bibliothèque paroissiale


La lecture publique à Ennezat a continué par la bibliothèque paroissiale. Elle a d’abord été située à hauteur du 42 rue de la république, puis au premier étage de la salle des fêtes. Son rattachement était auprès des autorités religieuses locales et le choix des livres en était respectueux. Deux à trois bénévoles accueillaient les lecteurs.
Les livres étaient prêtés contre une participation symbolique qui servait ensuite à l’achat d’autres livres. Quelques dizaines de lecteurs la fréquentaient, essentiellement des femmes et des enfants.

L’association nationale « Bibliothèques pour tous » créée en 1936 est l’héritière des bibliothèques paroissiales.

La bibliothèque pour tous

Jeanine Arcoutel, bénévole à la bibliothèque paroissiale d’Ennezat, est devenue logiquement bénévole à  « Bibliothèque pour tous » d’Ennezat, créée fin des années 60 : après une formation interne à « Bibliothèque pour tous »,  elle en a été responsable.

« Bibliothèque pour tous » d’Ennezat a débuté dans les locaux de la salle des fêtes.  Cette bibliothèque a été transférée rue de la Fontaine en 1987. De trois à cinq bénévoles accueillaient les lecteurs qui versaient une cotisation chaque année à l’inscription et une somme modique à chaque prêt de livres. La mairie donnait également une subvention annuelle. Les livres choisis et achetés par les bénévoles étaient très diversifiés : romans, romans policiers, documentaires, BD et livres pour
la jeunesse.

La fréquentation des lecteurs représentait deux à trois cents personnes. Les jours d’ouverture étaient le mercredi et le samedi de 14 h 30 à 16 h 30.

La bibliothèque d’Ennezat

A la création de la Communauté de Communes Limagne d’Ennezat en 2015, toujours située dans les locaux de la rue de la Fontaine, la bibliothèque a quitté la structure de « Bibliothèque pour tous » et a rejoint un réseau de treize bibliothèques animé par une équipe de la Communauté de Communes Limagne d’Ennezat.

Elle a été transférée rue des Tilleuls en mai 2015.

Le prêt des livres, DVD est gratuit.
Les livres sont choisis par les animateurs du réseau et sont très diversifiés.
Un système d’échanges a été créé entre bibliothèques.
Trois jours d’ouverture : mercredi et samedi de 14 h 30 à 16 h 30 et le vendredi de 17 h 30 à 19h.
La gestion des inscriptions et des prêts a été complètement informatisée.
Cinq bénévoles dont une référente accueillent les lecteurs qui représentent environ  cinq cents personnes.

La médiathèque d’Ennezat

A la création de la communauté d’agglomération Riom Limagne et Volcans (RLV) en 2017, la bibliothèque est devenue médiathèque. Elle fait partie du réseau de toutes les médiathèques de RLV dont l’animation a été confiée à une équipe basée à Riom. Le fonctionnement est identique à celui de la bibliothèque du réseau la Communauté de Communes Limagne d’Ennezat.

Ce sont toujours les mêmes bénévoles qui accueillent les lecteurs dont le nombre dépasse les six cents personnes.

Fontaines-lavoirs-abreuvoirs

La fontaine du Château

L’approvisionnement en eau est vital. Ennezat a été habité dès l’époque gallo-romaine comme en témoigne un aqueduc (photo) bâti en pierre et recouvert de dalles en arkose, construit à 2 mètres de profondeur pour alimenter une fontaine en périphérie du village. Il captait une source distante d’environ 1 km.

Aujourd’hui, c’est la fontaine du Château, fontaine à niveau constant (photo), qui est alimentée par cet aqueduc. Elle se trouve dans une impasse donnant dans la rue du Colombier.

Les puits

Au XVIIIe siècle chaque ferme possède un ou plusieurs puits. Celle qui n’en a pas doit utiliser les fontaines et abreuvoirs publics tels le bac des bœufs dans le quartier de la Fontaine, l’abreuvoir des neuf pierres (derrière le petit clocher) et celui près de l’église.

La fontaine de la ville

Au début du XIXème siècle, le village compte 2 fontaines, celle de la ville et celle du château, ainsi que 2 lavoirs. En cas de litige, les habitants sont vite pénalisés : c’est ce qui s’est passé dans le quartier de la fontaine. La fontaine a été rebâtie vers 1840 en pierres de Volvic grâce à l’aide financière de la princesse Adélaïde, sœur du roi Louis Philippe qui habitait le château de Randan.
En 1880, la conduite qui passait dans la ferme d’en face s’écrase, il n’y a plus d’eau. Il faut réparer, mais pour cela, il faut passer dans la grange du voisin qui refuse son accord. Ce n’est qu’en 1904, après avoir porté l’affaire au tribunal que la fontaine est réparée. Pendant ce temps, les gens du quartier ont dû aller chercher leur eau plus loin.           

Fontaine de la ville rue du Stade. En descendant vers la fontaine, on peut apercevoir une pierre portant des inscriptions hébraïques provenant du Champ des Juifs, ainsi qu’une pierre sculptée provenant de l’église romane. Près de la margelle, une ancienne pierre tombale gravée.

A côté de cette fontaine il y avait le bac des bœufs et un lavoir où les femmes lavaient leur linge. Tous deux étaient alimentés par une source distante d’un kilomètre : la fontaine de Nogent (photo).

L’oratoire de Notre Dame de Bon Secours se trouve sur l’emplacement de ce lavoir. Une statuette polychrome représentant la vierge portant l’enfant occupe une niche grillagée. La colonne est composée d’éléments hétéroclites : un chapiteau de pierre claire, sculpté de feuilles d’acanthes, un fût cylindrique gravé, et un socle d’andésite finement sculpté.

Fontaine du Foirail
Lavoir au Pont des Archères

Délibérations du Conseil municipal :
– le 12 février 1810 : construction d’une fontaine à Ennezat. Le lieu n’est pas précisé.

Granges

La grange « de chez Germain »

Remarquable par ses dimensions et la hauteur de sa toiture, il existe peu de granges en France bâties sur ce modèle.

Cette grange a été construite en 1870 par un officier de cavalerie pour en faire un manège. Elle fait 16 m de large et 30m de long. Le propriétaire nous autorise à pénétrer à l’intérieur, alors profitons-en ! 
Elle ressemble, vue de l’intérieur à une coque de bateau renversée, sans aucun pilier intérieur, pour permettre l’évolution des chevaux. C’était du lamellé-collé avant l’heure avec des planches de peupliers non traitées de 2 m de long sur 3 cm d’épaisseur toutes serrées les unes sur les autres en partant du sol d’un côté jusqu’au sol de l’autre côté.

Quelques travaux ont été nécessaires il y a environ 60 ans : la toiture a été refaite et il a fallu mettre des renforts car la dimension des arches était un peu juste et il y avait des endroits qui pliaient ; pour tenir les murs qui commençaient à s’écarter il a fallu poser un tyran sur le côté et ça n’a plus bougé depuis. Les murs, qui ont 150 ans, sont en chaux qui provenait de Joze, c’est un matériau très doux, très souple aussi, qui ne casse pas ; c’est le matériau idéal pour construire un bâtiment antisismique.

Mais qui était ce cavalier ? Le recensement de 1872 nous apprend que Antoine-Gabriel-Alphonse Georges de Fredeville habite à cette adresse ; il est alors le juge de paix du village. Il n’habitera plus cette commune lors du recensement suivant. Il est né à Montaigut en Combrailles en 1819 où son père était maire. Son épouse est originaire de Charbonnières les Vieilles, elle s’appelait Marie Cécile Parrot.

Des granges qui servent encore

De nombreuses autres granges sont encore visibles dans le village rappelant son caractère agricole ; soit on continue à y entreposer du matériel, plus contemporain, soit elles ont été transformées en habitation, offrant à leurs propriétaires de beaux volumes. La dimension des toits peut laisser imaginer la taille des fermes de l’époque

Qui dit Granges dit Fermes

Ferme à l’intérieur du village
Ferme à l’extérieur du village

Au début du XXe siècle il y a une centaine de fermes dans le village et une vingtaine à l’extérieur. Certaines sont si exiguës qu’un cheval attelé à un tombereau ne peut pas y entrer mais d’autres s’agrandissent et sont toujours soit en activité, soit ont été transformées en habitation.

Ecoutons l’histoire de la ferme Germain : « Dans la même cour regardez le corps de bâtiment avec le pigeonnier au milieu, le porche dessous et deux bâtiments identiques de chaque côté ; celui de gauche a été réhabilité, celui de droite n’a pas été réhabilité à l’extérieur mais à l’intérieur seulement. Ces bâtiments datent du début du XIXe siècle. C’est Joseph Germain qui a acheté cette ferme dans les années 1880, un paysan qui possédait une belle propriété, il a été le secrétaire du premier syndicat agricole d’Ennezat en 1912.
En 1950, son fils François Germain exploitait une
trentaine d’hectares en propriété, ce qui était considérable à l’époque mais sur 90 parcelles, c’était le résultat du morcellement de chaque propriété suite à la suppression du droit d’aînesse. Chez nous dans la plaine, ce ne fut pas chaque propriété mais chaque parcelle qui a été partagée. Le premier remembrement qui a duré deux ans date de 1952, le maire à cette date était Lucien Faure, il a eu beaucoup à faire et a eu du mal à travailler ses terres cette année-là tant les paysans le dérangeaient, le deuxième remembrement arriva en 1972, et le troisième en 1990″.

Les différents types de fermes du village

Quelques personnages

Gabriel BASSIN, médecin, maire et conseiller général

Originaire de Lussat, c’est le village d’Ennezat qu’il choisira pour exercer sa profession de médecin ; il consacrera toute sa vie au service du village comme médecin d’abord, puis en tant que conseiller général et maire.

Claude REDON, magistrat et député

C’est en 1748 qu’il nait à Ennezat, est-ce un hasard ? Comme l’a écrit un de ses petits neveux. Son père était bourgeois et fermier de la Vicomté d’Ennezat, sa mère originaire de Riom et c’est dans cette ville qu’il fera ses études, chez les oratoriens, et qu’il fera toute sa carrière d’abord comme avocat, échevin, député.

ROLLET DESMARETS, une empreinte dans le marais d’Ennezat

Descendant d’une grande famille riomoise, Rollet Desmarets, d’abord exécutant du duc de Bouillon au milieu du XVIIIe siècle, deviendra propriétaire de terres du marais d’Ennezat, que ses descendants auront à cœur de valoriser sur un fond de conflit avec les habitants d’Ennezat au sujet des terres du marais.

les PERSAT, Maurice et Victor,
soldats et aventuriers

Nous sommes en 1785, le père, Antoine, originaire de la région de Lezoux, arrive à Ennezat fortune faite à Saint-Domingue. Après la Révolution il deviendra un agent communal du canton. Ce sont ses fils qui vont faire l’histoire de cette famille. 3 seront soldats de Napoléon, Pierre sera tué à Eylau en 1807 ; Victor, soit le froid de la campagne de Russie, soit la blessure reçue à la tête à cette occasion, battra la campagne française en racontant à qui voudra l’entendre qu’il est Louis XVII avant d’être interné à Charenton où il finira ses jours. Quant à Maurice, brillant capitaine de l’armée napoléonienne, il sera incapable de revenir à la vie civile après la mort de son Héros ; il continuera à aller prêter main forte « partout où la liberté sera menacée : Amérique latine, Grèce, Italie, Afrique du Nord… ». « J’ai toujours  été, depuis la mort de l’Empereur, le sujet de la Liberté » écrit-il dans ses mémoires.

Fernand FRADETAL, l’instituteur

L’école du village porte le nom de ce « Hussard de la République » terme utilisé par Charles Péguy pour parler des instituteurs issus de l’école normale, mort sur le champ de bataille en juillet 1918 à l’âge de 32 ans.

Jean SEGUIN, le missionnaire infatigable

Vivre 40 années au-delà du cercle polaire, loin de toute civilisation et dans une nature rude, voire hostile, il fallait être paysan et auvergnat, rustique et dur au mal, pour s’acclimater et tenir dans ces conditions.

Marcel EMMERY, le pilote intrépide

Il a certainement réalisé son rêve : voler,
mais la grande guerre venait elle aussi de débuter… et elle lui brisera les ailes.

Jean-Ossaye MOMBUR, sculpteur et prix de Rome

Comme son frère ainé, qui se prénomme aussi Jean, il commencera des études de dessin à Clermont-Ferrand, mais il ira rapidement à Paris pour parfaire sa formation et pour se donner entièrement à son art. il obtiendra le 2ème grand prix de Rome puis il installera son atelier à Vichy, ville d’eau très célèbre à cette époque.

Lucien FAURE, un maire progressiste

C’est à son mariage seulement qu’il s’installe à Ennezat ; il aimait tout ce qui allait dans le sens du progrès et quand il est élu maire, il entraîne la communauté paysanne dans ce sillage.

Anonymes

Une famille juive, les grands parents avec 3 petits enfants, a été cachée et aidée par quelques villageois lors de son séjour à Ennezat pendant la deuxième guerre mondiale.