Plans

L’emplacement de la ville d’ Ennezat figure sur les cartes de Siméoni (XVe) et de Cassini (XVIIIe) mais il faut attendre le plan cadastral dit “Napoléon” pour avoir une vision détaillée du village au début du XIXe siècle.

Plan d’assemblage du cadastre d’Ennezat – Entraigues (15 novembre 1814 par M. Ravel, géomètre du cadastre

Plan de 1814 pris sur archives départementales du Puy de Dôme
Plan des 2 villes d’Ennezat

L’emplacement de la prison, soit l’emplacement actuel du petit clocher

Une image qui n’est pas forcément connue….. la prison. Nous n’avons malheureusement pas d’information à partager, si ce n’est sa localisation et qu’il y avait une horloge.

Les guerres mondiales du XXe siècle

Les deux guerres mondiales ont été de rudes épreuves pour notre village.

La première guerre mondiale

Au début de la première guerre mondiale, tous les jeunes hommes ont été mobilisés. A Ennezat, village de 1200 habitants, 120 jeunes étaient sous les drapeaux et sont partis combattre à la frontière. D’autres les ont rejoints au cours des années suivantes. On évalue à 200 le nombre de ceux qui ont combattu entre 1914 et 1918.

39 de ces jeunes sont morts pour la France, et plus de 80 ont été blessés, certains très grièvement. Le plus jeune, Jean-Joseph Tixier, n’a pas encore 20 ans quand il tombe le 22 juillet 1916, deux ans après son frère aîné, Jean-Baptiste. Le plus âgé, Joseph Boisson avait 40 ans quand il meurt le 19 octobre 1918.

Une autre famille a été particulièrement meurtrie, celle de Jean Mosnier et Marie son épouse qui ont perdu leurs deux seuls fils : les frères jumeaux Ferdinand et Célestin morts pour la France en 1914 et 1916.

Le monument aux morts de la commune, érigé en 1922, rappelle le souvenir de tous les soldats morts pour la France.

Un autre monument, financé par la paroisse et initialement placé dans la collégiale, a été sorti de l’église pour être installé à l’entrée du village, statue Saint Michel.

C’est tout naturellement que, le 11 novembre 2014, l’école élémentaire d’Ennezat a pris le nom de Fernand Fradétal, instituteur d’Ennezat mort pour la France en 1918.

La première guerre mondiale a été une tragédie pour tous. Les commémorations du  centenaire ont permis de le rappeler.

Liste des soldats de la grande guerre 1914-1918
ceux ayant participé à 14-18

Les soldats morts pour la France au cours de la 1ère guerre mondiale
soldats morts en 14-18

Un Livret “Pour ne pas oublier” (72 pages) a été édité par la commune d’Ennezat.
Il est offert à chaque élève de CM 2 de l’école élémentaire.

La deuxième guerre mondiale

Si la deuxième guerre mondiale a été beaucoup moins meurtrière, elle a marqué notre village.
Certains sont restés prisonniers en Allemagne pendant 5 ans, d’autres se sont engagés dans la Résistance, tous ont souffert de l’occupation allemande et des conséquences de la guerre.
 Les noms des  8 morts pour la France sont gravés sur le monument aux morts.

Une place de notre village porte le nom de Marius Seguin, mort en déportation.

Heureusement certains sont revenus

Ennezat, un monde agricole

A l’image de la France, la population du village est  à 80% paysanne à la fin du XVIIIe siècle. La plupart des paysans ne possèdent pas la terre ; ils sont cultivateurs, métayers, fermiers,  et dépendent du bon vouloir du propriétaire qui peut les congédier sans préavis  à la Saint Martin.

Au cours des 2 siècles suivants, ce monde a connu de profonds bouleversements que l’on peut diviser en 4 périodes  :

1ère période : de la Révolution à 1850


A la révolution, la vente aux enchères des terres appartenant à l’église a permis à certains paysans de devenir propriétaires ;  ils sont  seulement 45 propriétaires à être  répertoriés sur le recensement de  1836 ; toutefois une période  faste s’ouvre pour nos paysans qui va durer jusqu’en 1870.

La 1ère moitié du XIXe ressemble au  siècle précédent :  on pratique  une culture essentiellement vivrière avec un peu d’élevage, le travail est  manuel,  les journées  sont longues et harassantes. La production agricole à Ennezat pour la 1ère décennie du XIXe est faible :  3700 qx de blé et 5500 qx d’orge. Ceux qui n’ont pas de terre peuvent travailler  un jardin en location ou en métayage comme le montre le plan de 1814, leur nombre est important dans le village.

2ème période : de 1850 à 1914


La révolution industrielle va avoir une incidence sur le monde agricole disparition de la jachère, début de la mécanisation et des engrais phosphatés et potassiques qui vont améliorer les conditions de travail des paysans ainsi que les rendements, …

Les cultures  se diversifient :
le  blé obtient  un rendement de 15 à 20 qx/ha, l’ orge et l’avoine sont utilisés pour nourrir les animaux, les assolements sont diversifiés et complémentaires, on cultive le trèfle, la betterave sucrière (grâce au duc de Morny qui rachète la petite sucrerie de Bourdon en 1836), la garance, le chanvre (qui disparaîtra au début du 20e siècle), la pomme de terre, le tabac (après la construction de la manufacture  à Riom en 1882), la vigne que le phylloxera mettra à mal dès 1890 en Auvergne.
L’élevage reste  la partie essentielle  du travail et de l’économie rurale.

Après 1870 : plusieurs phénomènes concomitants vont entraîner l’exode des populations vers la ville et notre village ne sera pas épargné 
La baisse des prix agricoles entraîne une  baisse des revenus, la fin de certaines activités (colorants chimiques remplacent colorants naturels), des produits en provenance colonies qui concurrencent les produits locaux, le morcellement des propriétés provoqué par l’abolition du droit d’aînesse depuis la Révolution.

A la fin du XIXe siècle, 55% de la population est encore agricole à Ennezat.

3ème période : 1914-1960, très difficile pour nos paysans


Au début du XXe siècle, les paysans s’organisent : syndicats professionnels, coopératives agricoles, assurances, mutuelles pour se protéger des risques de mortalité du bétail et de l’incendie. Les comices agricoles sont encouragés par les pouvoirs publics. 

La première  guerre mondiale va être terrible pour le village : 39 morts, 100 blessés ; ce sont les femmes qui dirigent les fermes. Les productions les mieux payées sont alors  la pomme de terre  et la betterave sucrière car il y a un besoin important  de sucre et d’alcool pour la guerre.

Les années qui suivent ne seront guère meilleures : crise économique de 1929, catastrophe climatique en 1930- 1933-34-35, (le blé perd 50% de sa valeur), sécheresse de 1947 à 1950 ; mais le plan Marshall décrété par les Etats-Unis  permettra l’arrivée massive de tracteurs et  débutera la modernisation de l’agriculture.

4ème période : 1960-2000


La décennie 60-70 va apporter de grands changements à nos paysans :

la Pac, l’assainissement de la Limagne, pas moins de 3 remembrements, l’arrivée de Limagrain (1965)…. vont changer l’ancien monde ; nous sommes passés d’une agriculture vivrière à une agriculture industrielle qui amènera de meilleurs revenus à nos agriculteurs.

En 2000, 4 % de la population est encore agricole

Les monuments aux morts

Les deux guerres mondiales ont été de rudes épreuves pour notre village.

Au début de la première guerre mondiale, tous les jeunes hommes ont été mobilisés.
A Ennezat, village de 1200 habitants, on estime à 200 le nombre de ceux qui ont été mobilisés durant le conflit. 39 de ces jeunes sont morts pour la France, et plus de 80 ont été blessés.

Le monument aux morts de la commune, érigé en 1922, rappelle le souvenir de tous ceux qui ont donné leur vie pour notre pays, un coq est venu le compléter en ?

La construction du monument aux morts a fait l’objet de la délibération du conseil municipal du 11 Octobre 1919 :
il a coûté 9000 francs.
Son inauguration a eu lieu en octobre 1921


liste des morts de la guerre 14-18.

Un autre monument, celui de la paroisse initialement placé dans la collégiale, a été sorti de l’église pour être installé à l’entrée du village. Il représente Saint Michel terrassant le dragon.

La deuxième guerre mondiale a été beaucoup moins meurtrière, mais  elle a marqué notre village qui a perdu 8 de ses enfants au combat ou en déportation.


liste des morts de la guerre -40-45

La chapelle Saint-Jacques…

Carte Siméoni

Carte Cassini

Peu de sources écrites mentionnent cette chapelle. Elle apparaît sur la carte de Limagne de Siméoni de 1510, et elle est présentée sous le vocable de Saint Jacques sur la carte de Cassini (XVIIIe siècle), ainsi que dans les comptes rendus des visites pastorales des évêques de Clermont-Ferrand au chapitre d’Ennezat de 1636 à 1723.

En 1993, lors de fouilles conservatoires précédant la construction de la déviation nord d’Ennezat, des sépultures ont été mises à jour au lieu-dit “La Chapelle”.

Des structures mises au jour, il subsiste peu de maçonneries ; seuls les “négatifs” (empreinte des murs) ont permis de mettre en évidence un plan barlong à nef unique. Cette chapelle possédait des dimensions non négligeables, de longueur 23 m pour une largeur de 6,60 m, d’orientation 74°5 nord.

Dans le cimetière médiéval utilisé pendant plusieurs siècles, de nombreuses sépultures ont été découvertes, orientées est-ouest, selon la coutume chrétienne..  

Les visites pastorales de l’évêque permettent d’estimer la date de disparition de cette chapelle entre 1698 et 1723.

Le champ des juifs, la plus importante nécropole juive médiévale d’Europe

En 1992, un projet de lotissement a rendu nécessaire une intervention archéologique qui a permis de découvrir ce cimetière et d’identifier qu’une communauté juive de 200 personnes a vécu dans le village pendant environ 250 ans entre le XII et le XIVème siècle.

Vidéo réalisée à l’occasion du “Printemps des cimetières-2021” animé par l’Association Aurhalpin

Texte de la vidéo

Le couvent des Augustins

Au milieu du XIVe siècle, un couvent de moines est fondé, aux portes d’Ennezat, par Guillaume Flotte, seigneur de Ravel et chancelier du roi. Lors de leur arrivée les religieux sont installés sur un terrain jouxtant un cimetière juif à l’extérieur des fossés, mais, en 1401, le petit-fils de leur fondateur, seigneur d’Ennezat, les fait entrer dans la ville pour des raisons de sécurité.
Ces moines étaient membres d’une congrégation religieuse dont la règle de vie a été inspirée par Saint Augustin évêque d’Hippone (Afrique du Nord). Nul ne sait l’importance qu’a pu avoir ce couvent au fil du temps. Il a été fermé à la Révolution.

En 1791, il est devenu bien national, mais n’a pas été détruit. L’architecte Attiret en a fait un plan le 29 frimaire an 7 de la République (19 décembre 1798). Ce plan montre l’importance des constructions : église, cloître, dépendances et jardins.

Il était alors envisagé d’utiliser ces bâtiments pour «tous les établissements publics qui sont utiles aux administrations publiques du canton : administration municipale, police judiciaire, instruction publique et secours public».

Ce projet n’a pas eu de suite.
Le terrain avec ce qui restait des constructions a été acheté au début du XIXe siècle par Maurice de La Roussille qui y éleva sa résidence.

Document attestant la présence du couvent à Ennezat

Le cimetière

Comme le montre le plan ci-dessous, le cimetière au XIXe siècle était accolé à l’église, côté ouest. Ce cimetière était entouré d’un mur par décision du conseil municipal du 18 mai 1822.

Après l’édit royal de Louis XVI du 13/3/1776 interdisant toute inhumation dans les églises, Napoléon, par le décret  du 23 prairial an 12 (12 juin 1804) relatif au lieu d’inhumation, décide qu’il y aura désormais hors de chacune des villes ou bourgs, des terrains spécialement consacrés à l’inhumation des morts . Si vous souhaitez savoir qui a été inhumé dans les églises du village au cours du XVIIIe siècle,

cliquez ici Inhumations dans l’église

A Ennezat, il faut attendre 1883 pour que le cimetière soit déplacé à l’extérieur de la ville au lieu-dit « le palais ». Le préfet accorde de donner un emplacement de 7 m2 dans le nouveau cimetière pour enterrer les curés de la paroisse.

Plans ci-dessous du nouveau cimetière en 1882

En 1897, les travaux d’assainissement et d’aplanissement de l’ancien cimetière autour de l’église sont exécutés.

la croix des morts

Le 26 Février 1899, Mr le Curé sollicite l’emplacement nécessaire pour ériger une croix à l’entrée Ouest du village de façon à ce que les cercueils venant du Marais puissent faire une halte à l’entrée de la ville. Le cercueil sera posé sur une pierre située au pied de la croix et des prières seront récitées. Ce sera la Croix des morts.

Un demi siècle plus tard, en 1947, il faut penser à agrandir ce cimetière, le projet d’agrandissement du cimetière se fera côté nord sur une surface de 2 900 m2. Compte tenu du montant des travaux,
1 785 000 francs, le Conseil municipal autorise le maire à faire un emprunt.

et au début du siècle suivant un nouvel agrandissement du cimetière est nécessaire

Partage du marais entre Riom et Ennezat







Il faut imaginer le bourg d’ Ennezat et la ville de Riom séparés par 10 km de terres incultes, non entretenues, avec des arbres, des buissons, de l’herbe… des marécages, source de maladies, devenues des communaux sur lesquels déambulent des animaux .

Et pourtant, 4 siècles et plusieurs procès seront nécessaires pour établir le partage de cette terre inculte entre Riom et Ennezat

Le 1er procès

Un 1er procès a lieu pour le partage de ces communaux entre Riom et Ennezat
à la fin du XVe siècle.
L’arrêté du 9 juin 1436 divise cet espace en 3 parties, la partie orientale à Riom, la partie occidentale à la dame d’Ennezat et un terrain intermédiaire de 300 000 toises. C’est cette partie qui va être source de conflit.

Deux opérations vont dépouiller les paysans de leurs communaux :


D’abord les habitants de la Villeneuve : En 1611, la ville d’Ennezat a une dette que le seigneur de l’époque Jean d’Estaing va payer; en contrepartie les gens d’Ennezat donnent leur communaux en garantie.

C’est seulement en 1730 que Maugue, un des successeurs de Jean d’Estaing va réclamer le remboursement de cette dette et récupère les communaux ;

Puis ceux du château : le 14 août 1753, le duc de Bouillon bien que ne possédant pas un pouce de terrain dans le marais fait une demande de triage (droit de revendiquer comme sa possession propre un tiers du territoire commun faisant l’objet du triage) sur le communal se basant sur un édit de 1669 qui autorise les triages si les paysans ne peuvent présenter des titres attestant le paiement d’une quelconque redevance et si les 2/3 du communal restant suffisent pour la population.

Malgré les protestations véhémentes des gens du château et le procès qu’ils intentent au duc, le triage est ordonné le 26 juillet 1758.

La révolution va restituer les communaux aux paysans d’Ennezat.

Le 14 août 1792, l’Assemblée ordonne le partage des communaux, le 28 août de la même année, l’arrêté de 1669 sur les triages est révoqué, le partage des communaux dépendant du château est réalisé dès 1792, le partage de ceux de la ville sera fait en 1793.

Le procès de Riom


Et tout le monde dormait sur ses 2 oreilles jusqu’en 1803, lorsque les habitants de Riom demandent à ceux d’Ennezat de leur restituer la partie des communaux de la partie commune qui leur revient.
Le procès a lieu le 7/2/1810, il est favorable à la ville de Riom. Ennezat fait appel de la décision en cour de cassation à Paris, sans succès, mais ils n’obtempèrent pas !

En 1825, les huissiers envoyés par Riom sont reçus par les femmes et les enfants à coups de pierre.

Il faudra attendre 1853 pour que Riom étudie les propositions d’Ennezat ; la transaction proposée par M. Chirol est acceptée en 1854 : Riom abandonne son procès contre les tiers détenteurs et renonce à réclamer les jouissances dues par le corps commun d’Ennezat ainsi que les frais de justice non payés. En contrepartie, Ennezat paiera une somme globale de 54 000 F, 30 000 F représentant la valeur de la propriété et le reste la jouissance et les frais ; la somme sera réglée par les tiers détenteurs et la commune garantit le paiement à Riom.

Cette somme est versée en 6 termes égaux à compter du 20 octobre 1854.

Il aura fallu près de 50 ans pour faire appliquer le résultat du procès, mais les habitants d’Ennezat ont conservé leurs champs.

vous voulez en savoir plus ?
proces-de-riom-partage-du-marais


Assainissement du marais d’Ennezat

Le marais d’Ennezat, situé au cœur de la Limagne, est une région sèche par son climat, mais elle souffre de l’humidité excessive de son sol très argileux. La faible pente rend difficile l’évacuation des eaux de pluie, peu nombreuses mais mal réparties (orages parfois violents) ; aussi, en période de fortes précipitations, les terres sont gorgées d’eau.

Cette stagnation a eu des conséquences qui ont pesé lourdement sur la vie des habitants de ce territoire :

  • La santé avec, par le passé, des maladies comme le paludisme et le choléra ;
  • Les cultures : en 1970, 30% des terres n’étaient pas cultivables ;
  • L’élevage, avec l’impossibilité de laisser des animaux dans les prés pendant les périodes de pluie.

Les tentatives d’assainissement des Limagnes sont très anciennes, antérieures à l’époque gallo-romaine. Bien des projets n’ont pas vu le jour par manque de financement, d’entente, d’hostilité de la population. Les travaux ont souvent été faits dans l’urgence, financés par la collectivité locale, la commune, le département, l’Etat, rarement les riverains.

Il faudra tout l’effort du conseil général au cours du XXe siècle et attendre le plan Périgaud (1960) pour que soit enfin creusé en 1970 le canal de Limagne reliant Riom à Saint-Laure. Ce canal profond de 7 mètres et large de 14 mètres a permis de récupérer toutes les eaux du territoire et enfin d’assainir les marais de Riom, Ennezat, Entraigues et Saint-Laure.

L’assainissement du marais d’Ennezat aura duré 20 ans, il a permis de récupérer la plus grande partie des terres agricoles et a transformé profondément l’économie de la région.