Mairie – École – Justice de paix

En 1892, le conseil municipal cherche une solution à l’école des filles car la maison louée est vraiment vétuste et délabrée. La mairie n’est alors guère mieux lotie. La décision est elle prise en 1893 de construire un bâtiment neuf, place de la halle, comprenant 2 salles de classe au rez de chaussée, la mairie et la justice de paix au 1er étage et un appartement pour l’instituteur au 2ème étage. Les travaux sont terminés au 1er janvier 1899.

Cette école va devenir l’école des garçons jusqu’à la construction d’une nouvelle école Place E. Clémentel en 1960.

Mairie – École – Justice de Paix en 1904
École de garçons, mairie, justice de paix en 1910
La séparation garçons/filles qui date de 1835, va durer jusqu’en 1960

Les croix d’Ennezat

Croix de chemins et de carrefours, croix de rogations et de processions, croix de limites, croix de villages et de cimetières, croix expiatoires, croix de missions…, toutes ces croix sont les témoins d’un art populaire et religieux. Elles sont toutes réalisées en pierre de Volvic.

Ce circuit est une invitation à parcourir le village pour découvrir les croix d’Ennezat, toutes différentes par leurs formes, leurs destinations et leurs légendes… (4.5 km environ en suivant l’ordre des numéros en partant de la collégiale).

Plan de situation des croix d’Ennezat

Les différents types de croix

Détails « urbains »

Les plus anciens

Quelques détails peuvent nous interpeller au cours de nos promenades dans le village, par exemple, rue du Four, vous verrez un coin de façade comportant une gargouille et une sculpture de femme datée de 1771. C’était une ancienne ferme.

Façade sur laquelle sont situés ces 2 éléments,
Gargouille rue du four
Sculpture de femme datée de 1771 rue du Four
Qui est représenté sur ce médaillon ?

Quelques blasons rappellent que des personnalités ont habité le village

Les signes religieux sont présents dans le village.

Des dates témoignent du passé ancien du village

Entrée d’ancienne ferme

et plus contemporains…. du siècle dernier

Jean Baptiste LANORE




Il n’était pas seulement le forgeron du village,
il était aussi un artiste…

comme en attestent ses réalisations

Les portails, petits ou grands, étaient toujours agrémentés de feuilles ou de fleurs, il avait une préférence pour les roses
et aussi pour les roues de chars, normal compte tenu de la profession qu’il a exercée pendant toute sa vie.

Les moulins, les ponts

Les moulins

Au milieu du XIXe siècle, les meuniers sont nombreux sur la commune.

Au début du XXe siècle, Ennezat a encore trois moulins sur la rivière Ambène :
– A l’est, le moulin de Neuillat
– Au sud, le moulin du Bourrat (moulin Dérus)
– à l’ouest, le moulin de la Finias, toujours visible mais en ruine.
– et au sud, sur le Bédat, le moulin de la Garenne encore sur la commune d’Ennezat jusqu’au début du XXe siècle.
A la même époque, le village compte 2 fours banals, celui du château et celui de la ville.

entre Le moulin de la Finias entre 1985 et2022

Les ponts




L’entretien de la voirie communale, que ce soit les chemins, les fossés ou les ponts, a été la grande « affaire » du XIXe siècle.

Sur un compte rendu municipal de 1821, 6 ponts sont cités :
– le pont de Saignes entre Ennezat et Entraigues
– le pont de la Porte Neuve vers le marché aux planches allant d’Ennezat à Clermont
– le pont du Champ du Moulin neuf ou des combas (grand chemin de Riom à Maringues)
– le pont du Rivat allant de Maringues à Clermont
– le pont Abran allant à Chappes (délibération le 28.10.1821 pour sa reconstruction)
– le pont des Archères.

Et en 1824, les délibérations du conseil municipal citent 13 ponts qui semblent être, eux, à l’intérieur du village et qui ont besoin de réparations :
– le pont de la Fontaine du Château
– le pont de la Barre
– le pont des Préfariés
– le pont de la croix Lebra
– le pont de la Barre allant au petit ormeau
– le pont des Prébats
– le pont Alaré
– le pont qui est près le Pavet et au devant de chez la Borie (veuve Roussin)
– le pont du Bordèle
– le pont du fossé Cleret
– le pont des perches Mobet
– le pont vers la petite rivière et au devant de la terre de M. Gerzat
– le pont sur le chemin de Neuillat.
Devant le travail colossal de réfection des ponts, 3 sont abandonnés : le pont Alaré, le pont du fossé Cléret et celui du Pavet.

Toutefois, en 1838, il faudra construire 2 ponts sur la ligne redressée Riom/Maringues devenu le chemin vicinal n° 7, puis en 1850 un aqueduc sur le chemin d’Ennezat aux Martres-sur-Morge en 1850.

Plan d’un aqueduc à construire sur le chemin d’Ennezat aux Martres sur Morge en 1850

Au début du XXe siècle, il y a encore un projet de construction d’une passerelle sur la rivière « Ambène » et d’un pont sur la petite rivière – lieu dit le « Pont Pendu ».

Le pont des Meules (sortie d’Ennezat en direction de Riom)

Le presbytère

Avant la révolution, il y avait un chapitre de chanoines, un vicaire et des prieurs d’Augustins dont les membres remplaçaient le curé

Avant la révolution il n’y avait donc pas de presbytère à Ennezat ; dès 1795 les églises sont à nouveau ouvertes au culte et les prêtres reviennent dans les églises.
Un arrêté préfectoral de l’an 11 fait alors obligation aux communes de loger les prêtres.

En 1811, la commune demande que le terrain en face de l’église sur lequel se trouvent les ruines de l’ancien hospice, créé par les sœurs de Nevers en 1683, lui soit cédé afin de construire un presbytère. C’est certainement là que s’installe le prêtre d’alors car en 1821 il va réclamer une somme pour réparer « la maison des sœurs ».

Ce n’est qu’en 1832 que des démarches sont entreprises : vente de la terre des Charmes pour acheter ou construire un presbytère. En 1834, une opportunité se présente, M Allemand, avocat à Riom accepte d’échanger sa demeure -parcelles 355-356-357 et partie de 358- contre le four banal de la ville plus la valeur de la terre des Charmes….mais il faudra attendre 1836 pour que l’échange ait lieu. Le prêtre de l’époque s’y est il vraiment installé ? et pendant combien de temps avant d’emménager sur le site actuel ? En 1907 les communes ont la libre disposition des presbytères et celui de la commune est loué à l’abbé Charbonnier, cette même année un incendie se déclare au presbytère.

Jusqu’à la 1ère guerre mondiale, la paroisse abritait toujours un curé et un vicaire, signe d’une belle prospérité. En 2020, la paroisse d’Ennezat fait partie de la paroisse « Saint Michel en Limagne noire » regroupant 10 communes.


Quelques noms de curés et de vicaires ayant exercé dans la paroisse :
Curés : Michel Faye, André Fredet, Pierre Béal, Bonnet Attaix, Antoine Charbonnier
Vicaires : Gervais Muraton, Antoine Faucher, Jean Dubosclard, Marien Chansard, Sébastien Grimardier, Pierre Pécoil, Jean-Baptiste Marmoiton, Pierre Louis Déat, Gimbert Camin, Pierre Begon, Louis Salles
Sacristains : Amable Montagnon, Etienne Montagnon, Jean Bonnefond…

Les pigeonniers…

Les « colombiers » étaient le symbole du pouvoir avant la révolution. Ils furent le symbole des libertés acquises après le 4 août 1789.

Sur la carte agricole de l’ancien régime, on constate que le nombre et la répartition des colombiers dépendent de la culture du blé. Ils sont nombreux en Normandie, en Ile de France, Beauce et Limagne. La ville d’Ennezat possède encore une trentaine de colombiers de toutes sortes, il suffit de lever la tête pour les voir.

Ils sont tous intégrés aux bâtiments des anciennes fermes sauf un, bâti en colombage et sur pied en chêne séparé du corps de ferme. Sous l’ancien régime,  seuls les seigneurs haut justiciers possédaient ce genre de pigeonniers. Situé rue du colombier il est classé au titre des monuments historiques et il est le symbole de notre ville d’Ennezat. Aujourd’hui on assiste à un exode des pigeons vers les villes pour cause de nourriture facile.

LE COLOMBIER RAFRAICHIT SA COIFFURE
Article La Montagne 22.12.2022

Le patrimoine de la commune d’Ennezat est riche et varié. Si la collégiale St Victor et Sainte couronne est le monument le plus connu et le plus visité, le pigeonnier de la rue du colombier est le plus photographié. Son propriétaire Yves Marmoiton a entrepris des travaux de restauration complète de la toiture qu’il a confiés à l’entreprise Portalinha Dos Santos. Ayant déjà refait les couvertures de la grange et de la maison d’habitation du corps de ferme, celle-ci était qualifiée pour mener à bien ce travail compliqué.

Le maire adjoint chargé de l’urbanisme Jean Paul Faure, a félicité et remercié le propriétaire pour la remise en état de ce joyau du patrimoine d’Ennezat, soulignant que la mairie a apporté son soutien pour la discussion avec la DRAC sur le choix des matériaux.

Seuls les nobles hauts justiciables de l’ancien régime pouvaient posséder un pigeonnier à pieds séparés du logis principal. Construit au XVIIe siècle par la famille de Chacaton, la taille du pigeonnier était proportionnelle à la richesse de ses propriétaires. Cette famille, originaire de la région de Montmaraut dans l’Allier possédait de nombreuses métairies en Bourbonnais et plusieurs fermes en Limagne, dont celle de M. Marmoiton. Les Chacaton connurent leur apogée au XIXe siècle jusqu’à ce que les trois fils engagés à la guerre de 1914 périssent au chemin des dames. En 1939 leur château de Chermont a brulé entièrement et, à partir de 1950, tous leurs biens furent vendus et les parents d’ Yves Marmoiton firent l’achat de la ferme d’Ennezat en 1956.

Après la révolution, le privilège de colombier fut aboli et chacun put avoir son pigeonnier. Les pigeons représentaient une nourriture abondante et bon marché. La fiente appelé aussi colombine était un engrais recherché et précieux pour les paysans.

Les colombiers sont nombreux dans les régions où l’on produit du blé. En Limagne, 41 sont aujourd’hui répertoriés et classés. Peu sont en aussi bon état que celui de M. Marmoiton.

Le pigeonnier de la rue du Colombier est un témoin du passé, il est un morceau de notre pays. Parfaitement restauré, il sera transmis aux générations futures qui à leur tour en prendront soin.

Fontaines-lavoirs-abreuvoirs

La fontaine du Château

L’approvisionnement en eau est vital. Ennezat a été habité dès l’époque gallo-romaine comme en témoigne un aqueduc bâti en pierre et recouvert de dalles en arkose, construit à 2 mètres de profondeur pour alimenter une fontaine en périphérie du village. Il captait une source distante d’environ 1 km.

Aujourd’hui, c’est la fontaine du Château, fontaine à niveau constant, qui est alimentée par cet aqueduc. Elle se trouve dans une impasse donnant dans la rue du Colombier.

Les puits

Au XVIIIe siècle chaque ferme possède un ou plusieurs puits. Celle qui n’en a pas doit utiliser les fontaines et abreuvoirs publics tels le bac des bœufs dans le quartier de la Fontaine, l’abreuvoir des neuf pierres (derrière le petit clocher) et celui près de l’église.

La fontaine de la ville

Au début du XIXème siècle, le village compte 2 fontaines, celle de la ville et celle du château, ainsi que 2 lavoirs. En cas de litige, les habitants sont vite pénalisés : c’est ce qui s’est passé dans le quartier de la fontaine. La fontaine a été rebâtie vers 1840 en pierres de Volvic grâce à l’aide financière de la princesse Adélaïde, sœur du roi Louis Philippe qui habitait le château de Randan.
En 1880, la conduite qui passait dans la ferme d’en face s’écrase, il n’y a plus d’eau. Il faut réparer, mais pour cela, il faut passer dans la grange du voisin qui refuse son accord. Ce n’est qu’en 1904, après avoir porté l’affaire au tribunal que la fontaine est réparée. Pendant ce temps, les gens du quartier ont dû aller chercher leur eau plus loin.           

Fontaine de la ville rue du Stade. En descendant vers la fontaine, on peut apercevoir une pierre portant des inscriptions hébraïques provenant du Champ des Juifs, ainsi qu’une pierre sculptée provenant de l’église romane. Près de la margelle, une ancienne pierre tombale gravée.

A côté de cette fontaine il y avait le bac des bœufs et un lavoir où les femmes lavaient leur linge. Tous deux étaient alimentés par une source distante d’un kilomètre : la fontaine de Nogent.

L’oratoire de Notre Dame de Bon Secours se trouve sur l’emplacement de ce lavoir. Une statuette polychrome représentant la vierge portant l’enfant occupe une niche grillagée. La colonne est composée d’éléments hétéroclites : un chapiteau de pierre claire, sculpté de feuilles d’acanthes, un fût cylindrique gravé, et un socle d’andésite finement sculpté.

Fontaine du Foirail
Lavoir au Pont des Archères

Délibérations du Conseil municipal :
– le 12 février 1810 : construction d’une fontaine à Ennezat. Le lieu n’est pas précisé.

Granges

La grange « de chez Germain »

Remarquable par ses dimensions et la hauteur de sa toiture, il existe peu de granges en France bâties sur ce modèle.

Cette grange a été construite en 1870 par un officier de cavalerie pour en faire un manège. Elle fait 16 m de large et 30m de long. Le propriétaire nous autorise à pénétrer à l’intérieur, alors profitons-en ! 
Elle ressemble, vue de l’intérieur à une coque de bateau renversée, sans aucun pilier intérieur, pour permettre l’évolution des chevaux. C’était du lamellé-collé avant l’heure avec des planches de peupliers non traitées de 2 m de long sur 3 cm d’épaisseur toutes serrées les unes sur les autres en partant du sol d’un côté jusqu’au sol de l’autre côté.

Quelques travaux ont été nécessaires il y a environ 60 ans : la toiture a été refaite et il a fallu mettre des renforts car la dimension des arches était un peu juste et il y avait des endroits qui pliaient ; pour tenir les murs qui commençaient à s’écarter il a fallu poser un tyran sur le côté et ça n’a plus bougé depuis. Les murs, qui ont 150 ans, sont en chaux qui provenait de Joze, c’est un matériau très doux, très souple aussi, qui ne casse pas ; c’est le matériau idéal pour construire un bâtiment antisismique.

Mais qui était ce cavalier ? Le recensement de 1872 nous apprend que Antoine-Gabriel-Alphonse Georges de Fredeville habite à cette adresse ; il est alors le juge de paix du village. Il n’habitera plus cette commune lors du recensement suivant. Il est né à Montaigut en Combrailles en 1819 où son père était maire. Son épouse est originaire de Charbonnières les Vieilles, elle s’appelait Marie Cécile Parrot.

Des granges qui servent encore

De nombreuses autres granges sont encore visibles dans le village rappelant son caractère agricole ; soit on continue à y entreposer du matériel, plus contemporain, soit elles ont été transformées en habitation, offrant à leurs propriétaires de beaux volumes. La dimension des toits peut laisser imaginer la taille des fermes de l’époque

Qui dit Granges dit Fermes

Ferme à l’intérieur du village
Ferme à l’extérieur du village

Au début du XXe siècle il y a une centaine de fermes dans le village et une vingtaine à l’extérieur. Certaines sont si exiguës qu’un cheval attelé à un tombereau ne peut pas y entrer mais d’autres s’agrandissent et sont toujours soit en activité, soit ont été transformées en habitation.

Ecoutons l’histoire de la ferme Germain : « Dans la même cour regardez le corps de bâtiment avec le pigeonnier au milieu, le porche dessous et deux bâtiments identiques de chaque côté ; celui de gauche a été réhabilité, celui de droite n’a pas été réhabilité à l’extérieur mais à l’intérieur seulement. Ces bâtiments datent du début du XIXe siècle. C’est Joseph Germain qui a acheté cette ferme dans les années 1880, un paysan qui possédait une belle propriété, il a été le secrétaire du premier syndicat agricole d’Ennezat en 1912.
En 1950, son fils François Germain exploitait une
trentaine d’hectares en propriété, ce qui était considérable à l’époque mais sur 90 parcelles, c’était le résultat du morcellement de chaque propriété suite à la suppression du droit d’aînesse. Chez nous dans la plaine, ce ne fut pas chaque propriété mais chaque parcelle qui a été partagée. Le premier remembrement qui a duré deux ans date de 1952, le maire à cette date était Lucien Faure, il a eu beaucoup à faire et a eu du mal à travailler ses terres cette année-là tant les paysans le dérangeaient, le deuxième remembrement arriva en 1972, et le troisième en 1990″.

Les différents types de fermes du village

Les monuments aux morts

Les deux guerres mondiales ont été de rudes épreuves pour notre village.

Au début de la première guerre mondiale, tous les jeunes hommes ont été mobilisés.
A Ennezat, village de 1200 habitants, on estime à 200 le nombre de ceux qui ont été mobilisés durant le conflit. 39 de ces jeunes sont morts pour la France, et plus de 80 ont été blessés.

Le monument aux morts de la commune, érigé en 1922, rappelle le souvenir de tous ceux qui ont donné leur vie pour notre pays, un coq est venu le compléter en ?

La construction du monument aux morts a fait l’objet de la délibération du conseil municipal du 11 Octobre 1919.
il a coûté 9000 francs. Son inauguration a eu lieu en octobre 1921


liste des morts de la guerre 14-18.

Un autre monument, celui de la paroisse initialement placé dans la collégiale, a été sorti de l’église pour être installé à l’entrée du village. Il représente Saint Michel terrassant le démon.

La deuxième guerre mondiale a été beaucoup moins meurtrière, mais  elle a marqué notre village qui a perdu 8 de ses enfants au combat ou en déportation.


liste des morts de la guerre -40-45