Granges

Grange “de chez Germain”
rue de Nogeant

“la plus curieuse”

Remarquable par ses dimensions et la hauteur de sa toiture, il existe peu de granges en France bâties sur ce modèle.

Cette grange a été construite en 1870 par un officier de cavalerie pour en faire un manège. Elle fait 16 m de large et 30m de long. Le propriétaire nous autorise à pénétrer à l’intérieur, alors profitons en ! 
Elle ressemble, vue de l’intérieur à une coque de bateau renversée, sans aucun pilier intérieur, c’était du lamellé-collé avant l’heure avec des planches de peupliers non traitées de 2 m de long sur 3 cm d’épaisseur toutes serrées les unes sur les autres en partant du sol d’un côté jusqu’au sol de l’autre côté.

Quelques travaux ont été nécessaires il y a environ 60 ans : la toiture a été refaite et il a fallu mettre des renforts car la dimension des arches était un peu juste et il y avait des endroits qui pliaient ; pour tenir les murs qui commençaient à s’écarter il a fallu poser un tyran sur le côté et ça n’a plus bougé depuis. Les murs, qui ont 150 ans, sont en chaux qui provenait de Joze, c’est un matériau très doux, très souple aussi, qui ne casse pas ; c’est le matériau idéal pour construire un bâtiment antisismique.

Mais qui était ce cavalier ? Le recensement de 1872 nous apprend que Antoine-Gabriel-Alphonse Georges de Fredeville habite à cette adresse ; il est alors le juge de paix du village. Il n’habitera plus cette commune lors du recensement suivant. Il est né à Montaigut en Combrailles en 1819 où son père était maire. Son épouse est originaire de Charbonnières les Vieilles, elle s’appelait Marie Cécile Parrot.

Des granges qui servent encore

De nombreuses autres granges sont encore visibles dans le village rappelant son caractère agricole ; soit on continue à y entreposer du matériel, plus contemporain, soit elles ont été transformées en habitation, offrant à leurs propriétaires de beaux volumes. La dimension des toits peut laisser imaginer la taille des fermes de l’époque

qui dit Granges dit Fermes

Ferme à l’intérieur du village
Ferme à l’extérieur du village

Au début du XXe siècle il y a une centaine de fermes dans le village et une vingtaine à l’extérieur. Certaines sont si exiguës qu’un cheval attelé à un tombereau ne peut pas y entrer mais d’autres s’agrandissent et sont toujours soit en activité, soit ont été transformées en habitation.

Ecoutons l’histoire de la ferme Germain : “Dans la même cour regardez le corps de bâtiment avec le pigeonnier au milieu, le porche dessous et deux bâtiments identiques de chaque côté ; celui de gauche a été réhabilité, celui de droite n’a pas été réhabilité à l’extérieur mais à l’intérieur seulement. Ces bâtiments datent du début du XIXe siècle. C’est Joseph Germain qui a acheté cette ferme dans les années 1880, un paysan qui possédait une belle propriété, il a été le secrétaire du premier syndicat agricole d’Ennezat en 1912.
En 1950, son fils François Germain exploitait une
trentaine d’hectares en propriété, ce qui était considérable à l’époque mais sur 90 parcelles, c’était le résultat du morcellement de chaque propriété suite à la suppression du droit d’aînesse. Chez nous dans la plaine, ce ne fut pas chaque propriété mais chaque parcelle qui a été partagée. Le premier remembrement qui a duré deux ans date de 1952, le maire à cette date était Lucien Faure, il a eu beaucoup à faire et a eu du mal à travailler ses terres cette année-là tant les paysans le dérangeaient, le deuxième remembrement arriva en 1972, et le troisième en 1990″.

Les différents types de fermes du village