Garde champêtre
ou
police rurale
La police rurale est très ancienne, puisqu’elle remonte au haut Moyen Âge, elle est représentée par le garde champêtre chargé de la surveillance des récoltes.
Sous le règne du roi Louis XIV, ces gardes ont en plus, à surveiller “le droit exclusif de chasser”, (ordonnance de 1669).
La révolution de 1789 :
Les décrets d’août 1789 abolissent le droit exclusif de chasse. Le monde rural découvre alors une grande liberté sans garderie qui va se traduire rapidement par des abus et un grand désordre. Les communes vont alors recevoir la lourde charge de recruter des gardes champêtres, mais ces derniers sont alors sans pouvoir réel.
Le corps des gardes champêtres est véritablement instauré par les lois de septembre et octobre 1791, mais c’est la loi du 8 juillet 1795 qui définit le statut du garde champêtre, le rendant entre autres obligatoire dans toutes les communes rurales de France et établit des critères de recrutement précis. Le garde champêtre doit prêter serment devant le juge de paix du canton “de veiller à la conservation de toutes propriétés qui sont sous la loi publique et de celles dont la garde leur est confiée“.
Malheureusement, toutes les conditions d’embauche limitent considérablement le nombre de candidats potentiels, mais surtout, le métier de garde champêtre est très mal rémunéré et le maire qui a réellement le pouvoir de nomination recherche surtout un homme à tout faire, sûr et fidèle. On retrouve ces policiers des campagnes portant un tambour pour faire office de “crieur”, on les retrouve également secrétaires de mairie ou cantonniers.
Le garde champêtre au XIX e siècle
Au début du XIXe Ennezat prend très à cœur cette nouvelle fonction et on peut lire sur les différents comptes-rendus du conseil municipal :
2 brumaire an 8 (24.10.1799) : nomination du garde champêtre Jean Barnier 200 F alloués
28 pluviose an 10 (17.02.1802) : traitement des 3 gardes champêtre (300 F), l’instituteur (240 F)
12 brumaire an 11 : exécution de la loi du 28 floréal an 10 levée de conscrits an 9 et 10, l’appel des conscrits a été fait au son du tambour, 19 se sont présentés, seulement 10 étaient nécessaires, le choix s’est fait au tirage au sort, ceux qui ne partaient pas donnaient 12F
24 pluviose an 13 (13.02.1805) : remplacement du garde champêtre Jean Barnier par Joseph Galliard militaire invalide
23 janv 1809 : prise de fonction du nouveau maire (Boutaudon), du garde champêtre, du curé
14 juin 1812 : le paiement des gardes champêtres
5 janv 1817 : délibération pour nommer un nouveau garde
12 mai 1818 :organisation des gardes-champêtres
15 mai 1818 :assemblée des maires du canton pour la nomination d’un brigadier, des gardes champêtres du canton
25 oct 1819 :publication de l’ordonnance royale concernant les communaux qui a été faite au son du clairon les 5-12 et 19 septembre
12 mai 1822 : réclamation d’un arriéré de salaire par le garde champêtre Joseph Galliard
À partir de 1820, une certaine stabilité s’instaure dans la mise en place des gardes champêtres qui restent plus longtemps en fonction.
Dès 1822 ils se sont vus doter des premiers fusils ou pistolets.
En plus de la surveillance des propriétés rurales et forestières ainsi que de la chasse, le garde champêtre se voit attribuer un accroissement de compétences.
Vers 1840, connu de toute la population rurale, le garde champêtre, apprécié par certains décrié par d’autres a abandonné le bicorne au profit du képi.
La nouvelle loi municipale du 5 avril 1884 n’a pas maintenu le principe de l’obligation d’avoir au moins un garde champêtre dans toutes les communes rurales afin de décharger les communes pauvres d’une obligation qui pouvait s’avérer très onéreuse.
En 1884, la France comptait 28.589 gardes champêtres.
Le garde champêtre au XXe siècle
Au début de xxe siècle, le garde champêtre fait entièrement partie du paysage rural. Il entre dans ses attributions de proclamer à la cantonade, sur un roulement de tambour ou à son de trompe, diverses décisions officielles (arrêtés municipaux, décrets préfectoraux, ordres de mobilisation générale).
Les manuels d’instruction civique et morale de cette époque disent que pour être un bon citoyen, on doit respecter l’autorité de tous les agents serviteurs de la Loi, depuis le garde champêtre jusqu’au président de la République ; cette morale républicaine fait qu’avec le maire et l’instituteur, le garde champêtre devient, lui aussi, un personnage incontournable dans la vie du village.
1958 : le remaniement et la grande baisse d’effectifs
En 1958, la disparition du code d’Instruction criminelle au profit du code de procédure pénale va lui faire perdre sa qualité d’officier de police judiciaire, il devient un agent chargé de certaines fonctions de police judiciaire, il conserve néanmoins la majeure partie de ses compétences policières, ce qui le fait rester un agent de police puissant par ses prérogatives.
Depuis 1958, le garde champêtre n’est plus obligatoire dans les communes rurales, ce qui va porter préjudice à la profession par la lente disparition des 20 000 à 30 000 gardes champêtres de l’époque, qui, pour la plupart, ne sont pas remplacés à leur départ à la retraite.
Garde-champêtre André Alexandre de 19.. à 19..
avec le secrétaire de mairie
Quelques gardes champêtres d’ Ennezat au XIXe siècle :
Lanore, Jean Barnier, Joseph Gaillard, Antoine Boislong, Antoine Boeuf, Pierre Pitre, Victor Demay, Jean Tachard, Jacques Blanquet, Gilbert Bargelat, François Faure, Amable Boilon, Jean Pinon, M. Seguin, M. Legendre, J.B. Carrias, Joseph Tixier, M. Alexandre…..