La tradition de tirer le col de l’oie à Ennezat en 1836
L’opposition du Curé Faye à cette pratique lors de la fête patronale de 1836 et son inflexibilité ont semé le trouble à Ennezat. Le document ci-dessous relate l’événement par la main du maire qui avise le sous-préfet, lequel informe le préfet qui propose de demander à l’évêque d’adresser des remontrances à M. le curé d’Ennezat.
Tirer le col de l’oie : fête patronale du 15 mai 1836
Rétro-nouvelles du pays – Ennezat en 1922 et 1938
La Croix d’Auvergne du 14.05.1922
L’Auvergnat de Paris du 5.11.1938
Quelques nouvelles fraiches… de 1950 !
Sort réservé aux voleurs au début du XIXe siècle
Il ne faisait pas bon être voleur au début du XIXème siècle ; voyez plutôt le sort qui lui était réservé…… s’il se faisait prendre !
5 « compères » s’étant introduits de nuit dans la maison Fontanier d’Ennezat et y ayant dérobé des objets se sont vus condamner, pour 4 d’entre eux car l’un avait réussi à s’enfuir, à 14 années de fer ; 3 étaient d’Entraigues et 2 d’Ennezat. Avant d’aller exécuter leur peine au bagne de Toulon, ils ont été exposés pendant 6 heures sur la place du village, et ont dû rembourser les frais de leur condamnation soit 462 F, heureusement qu’ils étaient 4 à payer !
Texte de la condamnation des 16 et 17 brumaire an 9 (1800) :
Audience du 7 et 8 novembre 1800
3 sont morts très rapidement au bagne en 1801, 1802 et 1803. Souhaitons que le 4ème ait pu rentrer chez lui une fois sa peine terminée ; c’était alors un « grand chanceux » car les conditions réservées aux « forçats » étaient terribles comme en témoigne le jeune Schopenhauer en 1804 lors d’un voyage dans le sud de la France, il a tout juste 16 ans :
« Les galériens exécutent dans l’Arsenal toutes les corvées. Un étranger ne peut être que frappé par leur aspect. On les a répartis en trois catégories :
– Dans la première, on trouve regroupés les forçats condamnés à de courtes peines pour les crimes les moins graves : entre autres les déserteurs, les soldats qui ont refusé d’obéir aux ordres, etc… Ils portent un anneau de fer à la cheville et ils peuvent vaquer à leur guise – à l’intérieur de l’Arsenal s’entend – car l’accès à la ville [de Toulon] leur est interdit.
– Dans la deuxième catégorie se trouvent des criminels plus dangereux : ils travaillent par paires ; ils sont attachés aux pieds, deux à deux par de lourdes chaînes.
– Les criminels les plus dangereux forment la troisième catégorie : ils sont rivés en permanence au banc de leur galère et astreints aux seules besognes que leur permet la position assise. Je trouve le sort réservé à ces malheureux bien plus effrayant que la peine de mort.
Je n’ai pas visité l’intérieur d’une galère. Elles me paraissent néanmoins être l’endroit du monde le plus repoussant et le plus apte à inspirer le dégoût. Ces galères ne prennent jamais la mer ; ce sont de vieux bâtiments réformés. Le camp du forçat se limite au banc auquel il est enchaîné, sa nourriture au pain et à l’eau. Je ne comprends pas comment, minés par le chagrin et sans aliments roboratifs, le poids des corvées n’a pas raison de leurs forces. En effet, pendant leurs années d’esclavage, on ne les traite pas autrement que comme des bêtes de somme. »
— Arthur Schopenhauer, Journal de voyage, philosophe allemand 1788-1860